23 janvier 2011 à 20:00 avec Jocelyn Bérubé
Le temps d’une veillée, le conteur se fait un peu « vieux loup de mer » pour vous amener en croisière sur la grande mer des mots. Contes de large et de rivage où la lune et l’océan se parlent comme vous et moi, où les grandes oies des neiges et un huart à collier ont aussi des histoires à raconter ; contes de rives et de dérives quand le quai Désirée, abandonné, lance des sortilèges au vent et qu’un esclave noir nommé Amadou, échoue, sans vie sur les rives des Îles-de-la-Madeleine. Le vent du large, souvent changeant, peut aussi tourner du bon côté pour devenir porteur de liberté quittant la mer pour le plancher des vaches du Faubourg-à-m’lasse le temps d’un conte, il ne soufflera plus à écorner les « boeu’s », mais à changer l’eau en glace sous les patins magiques du jeune Rocket annonciateur d’une lueur d’espoir dans la Grande Noirceur.C’est tout un univers, Jocelyn Bérubé, avec ses images poétiques et pleines de bon sens, dignes d’un Saint-Exupéry, ou racontant ce magnifique blues sous les traits d’« Ahmadou », l’esclave noir échoué aux Îles-de-la-Madeleine. On reste suspendus, tous les sens en éveil, dans une fantasmagorie de tous les diables !
Jocelyn Bérubé a fait le tour du monde avec sa voix, son violon et ses légendes inventées ou sublimées, propres à ce coin d’Amrique du Nord qu’est le Qubec. Depuis trente ans, il incarne l’art du conte dans ce qu’il a de plus brut, de plus authentique. Sa matière, c’est la parole et tout ce qu’elle véhicule d’histoires populaires. Alors, il la travaille passionnment, patiemment, jusqu’à ce qu’elle devienne belle, potique, rassembleuse et porteuse de rêves universels.
Chez Jocelyn Brub, tout est là : l’oeil ptillant, la prsence unique, la voix qui vous transporte et vous fait avaler n’importe quelle couleuvre ! Et surtout, les histoires, ponctues d’effets sonores ou de rels, venues du fond des villages qubcois ou des vieux quartiers de Montral.
Ça commence comme du Steinbeck, au temps de la grande dpression dans le Faubourg-à-m’lasse avec « Rocket », et ça continue dans les brumes d’un quai o l’on entend grincer les coques des bateaux comme chez Edgar Allan Poe ou Stevenson avec « Désiré ».
Il était une fois un artiste du conte, les cheveux en bataille, le violon au menton… Jocelyn Bérubé vous entraîne dans son univers comme le diable des légendes vous ensorcelle avant de vous emporter. Observez bien son visage et vous trouverez tour à tour le sage des environs, le fou du village et Lucifer en personne. Ceux qui auront eu la chance de le voir auront reconnu le doyen du conte québécois, Jocelyn Bérubé […].
Dernière Heure, décembre 2002.
Jocelyn Bérubé, un conteur né. Des mots, une voix, une présence. Il a transporté le public de la bibliothèque de Québec sur les îles de la Madeleine, là où a échoué le corps d’un ancien esclave noir qui voulait venger la mort de sa femme empoisonnée par la morue séchée de troisième catégorie. Il ravive le vieil art […].
Ouest-France, décembre 2000.
C’est Alexis le trotteur, c’est un cheval, c’est un train tout à la fois, c’est le Québec légendaire, poétique et musical, c’est les étoiles, la lune et la forêt, et c’est une voix puissante, des yeux d’hypnotiseur, des pieds qui martèlent le sol et des bras qui virevoltent quand ils ne tiennent pas un violon magique […].
Lettre du Québec, France, novembre 2000.
posté le 8 décembre 2010 à 17:02 par jmmassie (pas de commentaire)