Comme à chaque année, le mois d’octobre est consacré aux conteurs du monde avec la série « Contes autour du globe ». Pour l’occasion, nous accueillerons le conteur du Poitou Yannick Jaulin, la conteuse portugaise Christèle Pimenta, la conteuse libanaise Layla Darwiche ainsi que le conteur burkinabé Bebeto Lonsili. Dans ce voyage sur les routes du Proche-Orient et de l’Afrique en passant par les chemins de traverse du Portugal et de la France, vous serez envoûtés par des paroles tous azimuts.
C’est une quintessence de l’univers de Jaulin, dans lequel se mélangent de drôles d’animaux et de drôles de gens, des poètes des bords de chemins et des fées sidérales, des « Henri ! Tu m’fais rire » et des foirfouilles de village pleines de vieux qui dansent et de Roberts perdus dans leur temps. Ils vivent dans un seul village : Pougne-Hérisson, lieu mythique, puisque les histoires du monde sont nées là dans ce nombril de l’humanité, lieu du monde. « Si tu veux parler de l’universel parle de ton village. »Yannick Jaulin va chercher au cœur même des tranches de vie ou dans les mythes et les contes les plus universels, les expressions de l’universalité. Il jouit aussi de la figure imposée qu’est le conte pour improviser, digresser, au gré des situations et des humeurs. Il en profite également pour tester de nouvelles histoires, essayer des « morceaux » de ses créations. Il passe ainsi de la narration à l’interprétation, de l’adresse publique du conteur au monologue du comédien avec la plus grande aisance. Travaillant sur la rupture donnant à son spectacle une touche très particulière.
Yannick Jaulin
Difficile de parler de la démarche artistique de Yannick Jaulin sans évoquer d’abord l’homme sur scène. L’homme de scène. Car c’est sur les planches – celles, auréolées de gloire des Bouffes du Nord, du Théâtre de Chaillot et du Théâtre du Rond-Point, mais aussi celles plus obscures des petites salles de la « France profonde » – que Yannick Jaulin se donne pleinement. Il y est tout entier, généreux et exigeant, à la fois drôle et torturé.
Travaillé par sa langue natale, le parlhange, patois de la Vendée d’où il est issu, Yannick Jaulin questionne son humanité : ses racines, ses doutes, ses peurs. Autant d’interrogations qui sont aussi les nôtres et qui nous touchent, nous spectateurs de l’ombre. Pour Yannick Jaulin, « la scène est l’endroit où je suis à ma vraie place ». Et c’est vrai que depuis J’ai pas fermé l’œil de la nuit, créé en 2000, Menteur en 2003, Terrien en 2007 et Le Dodo en 2010, le petit belou timide du fond de la Vendée qu’il fut naguère a su s’imposer sur la scène théâtrale française.
Son parcours atypique – l’homme s’est construit son propre chemin jusqu’à la scène – se double d’une démarche originale. Auteur et acteur protéiforme, Yannick Jaulin est sans cesse en train d’explorer de nouvelles formes artistiques et théâtrales. « Loin des formes traditionnelles et pourtant obsédé par la réécriture des mythes, des contes et leur replacement dans nos quotidiens, je cherche un lieu commun pour trouver un possible frémissement collectif. J’aimerais me définir comme faisant un théâtre de l’humanité. »
Un univers à la fois surréaliste et fortement ancré…
Le premier savoir-faire de Yannick Jaulin fut surtout de tendre l’oreille. Ce poitevin nomade, funambule de la langue a fait ses classes de conteur, adolescent, en collectant le parler régional, les contes, les chansons au sein d’un grand mouvement de culture populaire « Plus je m’enfonçais dans le pays, plus j’avais l’impression de connaître le monde entier » raconte-il aujourd’hui. Il a depuis fait sienne cette phrase de Tolstoï : « Si tu veux parler de l’universel, parle de ton village ». De ces moments de transmission, il a gardé une puissance identitaire ouverte sur le monde et trouvé sa place : la scène. L’endroit où il se rassemble lui, où il porte la parole loin.
A 27 ans, il en fait son métier. Il continue à glaner pour bâtir ses spectacles tout en devenant le fer de lance d’une nouvelle génération de conteurs engagés dans une modernisation du conte… pour dépoussiérer l’image ringarde de cet art ancestral qui reste pour beaucoup une pratique simpliste destinée à l’enfance ou à nourrir la nostalgie. Yannick Jaulin va chercher, au coeur même des tranches de vie, des tranches de sa vie, la singularité qui rejoint l’universel. Souvent accompagné de musiciens, il est très vite désigné comme le conteur Rock and Roll, faisant du récital d’histoires.
Un raconteur d'histoires, passeur de mondes.
C’est Pougne-Hérisson, village des Deux-Sèvres, qui donne le nom au premier spectacle de la reconnaissance et c’est aussi là qu’il trouve un terrain de jeux pour tisser le vrai et le faux, autour d’une pierre qui marque le Nombril du monde et une devise « Il faut le croire pour le voir ». Avec une équipe d’artistes et toute la population, il crée un festival festif et drôle Le Sacré Nombril qui attire festivaliers, artistes et médias de tout l’Hexagone... En 2003 naît le Jardin des histoires : à la fois musée d’art brut et lieu d’expérimentation autour de l’oralité, ce jardin emploie six personnes à l’année.
Difficile de parler de la démarche artistique de Yannick Jaulin sans évoquer d’abord l’homme sur scène. L’homme de scène. Car c’est sur les planches – celles, auréolées de gloire des Bouffes du Nord, du Théâtre de Chaillot et du Théâtre du Rond-Point, mais aussi celles plus obscures des petites salles de la « France profonde » – que Yannick Jaulin se donne pleinement. Il y est tout entier, généreux et exigeant, à la fois drôle et torturé.
Travaillé par sa langue natale, le parlhange, patois de la Vendée d’où il est issu, Yannick Jaulin questionne son humanité : ses racines, ses doutes, ses peurs. Autant d’interrogations qui sont aussi les nôtres et qui nous touchent, nous spectateurs de l’ombre. Pour Yannick Jaulin, « la scène est l’endroit où je suis à ma vraie place ». Et c’est vrai que depuis J’ai pas fermé l’œil de la nuit, créé en 2000, Menteur en 2003, Terrien en 2007 et Le Dodo en 2010, le petit belou timide du fond de la Vendée qu’il fut naguère a su s’imposer sur la scène théâtrale française.
Son parcours atypique – l’homme s’est construit son propre chemin jusqu’à la scène – se double d’une démarche originale. Auteur et acteur protéiforme, Yannick Jaulin est sans cesse en train d’explorer de nouvelles formes artistiques et théâtrales. « Loin des formes traditionnelles et pourtant obsédé par la réécriture des mythes, des contes et leur replacement dans nos quotidiens, je cherche un lieu commun pour trouver un possible frémissement collectif. J’aimerais me définir comme faisant un théâtre de l’humanité. »
Un univers à la fois surréaliste et fortement ancré…
Le premier savoir-faire de Yannick Jaulin fut surtout de tendre l’oreille. Ce poitevin nomade, funambule de la langue a fait ses classes de conteur, adolescent, en collectant le parler régional, les contes, les chansons au sein d’un grand mouvement de culture populaire « Plus je m’enfonçais dans le pays, plus j’avais l’impression de connaître le monde entier » raconte-il aujourd’hui. Il a depuis fait sienne cette phrase de Tolstoï : « Si tu veux parler de l’universel, parle de ton village ». De ces moments de transmission, il a gardé une puissance identitaire ouverte sur le monde et trouvé sa place : la scène. L’endroit où il se rassemble lui, où il porte la parole loin.
A 27 ans, il en fait son métier. Il continue à glaner pour bâtir ses spectacles tout en devenant le fer de lance d’une nouvelle génération de conteurs engagés dans une modernisation du conte… pour dépoussiérer l’image ringarde de cet art ancestral qui reste pour beaucoup une pratique simpliste destinée à l’enfance ou à nourrir la nostalgie.
Yannick Jaulin va chercher, au coeur même des tranches de vie, des tranches de sa vie, la singularité qui rejoint l’universel. Souvent accompagné de musiciens, il est très vite désigné comme le conteur Rock and Roll, faisant du récital d’histoires.
Un raconteur d’histoires, passeur de mondes.
C’est Pougne-Hérisson, village des Deux-Sèvres, qui donne le nom au premier spectacle de la reconnaissance et c’est aussi là qu’il trouve un terrain de jeux pour tisser le vrai et le faux, autour d’une pierre qui marque le Nombril du monde et une devise « Il faut le croire pour le voir ». Avec une équipe d’artistes et toute la population, il crée un festival festif et drôle Le Sacré Nombril qui attire festivaliers, artistes et médias de tout l’Hexagone… En 2003 naît le Jardin des histoires : à la fois musée d’art brut et lieu d’expérimentation autour de l’oralité, ce jardin emploie six personnes à l’année.